L'Aigle de Bonelli Hieraaetus fasciatus

le joyau des garrigues provençales.

 

Ci-dessous : Adulte et jeune. A. MARMASSE

 

 

 

 

 

 

Nombre de jeunes Aigle de Bonelli en Provence depuis 1990. * jeunes envolés non bagués ; ° jeunes bagués mort sur le nid ; § poussins non bagués morts sur le nid avant l'envol. Extrait du Programme de baguage de l'Aigle de Bonelli en France 2001. G. Cheylan, A. Ravayrol, J-M. Cugnasse

Année Bouches du Rhône Var Vaucluse Total

Total envolé

Français (8 départements)

1990 12 0 1 13 24
1991 15 1+1* 0 16 26
1992 11 1 1* 12 28
1993 14+1* 2 0 16 23
1994 16 0 2 18 31
1995 10+1° 2 0 13 28
1996 9+1° 1 2 13 22
1997 11+1*+1°+2§ 0 1 15 28
1998 5+2* 0 1+1§ 7 15
1999 10+1§ 0 0 11 16
2000 9+3* 0 1 10 19
2001 5 1 0 6 18
Total

132

8 8 150 265
En constante diminution, l'Aigle de Bonelli souffre notamment de la disparition des garrigues sèches entrainant la raréfaction de ses proies.On le rencontre encore en Provence dans de rares massifs préservés.Un couple pond un à deux oeufs autour de la fin février. Les jeunes quittent les adultes entre les mois d'août et de septembre. Bon nombre d'entre eux transitent alors par la plaine de la Crau où ils y trouvent une excellente zone de chasse.Certains y passeront même leur premier hiver. La majorité d'entre eux préférant toutefois les "Sierras" espagnoles. Ceux qui ont survécu et atteint leur maturité sexuelle (3-4 ans) réapparaissent sous nos cieux à la recherche d'un partenaire.
Depuis 1990 un programme de baguage est mis en place est a permis d'en apprendre un peu plus sur l'espèce (taux de mortalité, site d'hivernage, phylopatrisme,...). Ainsi plus de 80% des jeunes ne passent pas la première année.Les causes principales étant les électrocutions sur ligne moyenne tension et les tirs. La surfréquentation des massifs (VTT, chasse, randonnées,...) prend également une part importante dans les echecs de reproduction

 

 

Notes de terrain : Un après midi de juin :

16 h 25 les deux adultes sont posés dans un arbre

16 h 40 ils décollent et cerclent dans le vallon, prennent une grande ascendance et mais reviennent se poser sur leur arbre

17 h 05 la femelle décolle, s'élève haut dans le ciel et filent vers le sud-ouest

17 h 09 le mâle survole la falaise, longe les chênes, casse une branche au passage puis se pose sous l'aire

17 h 13 la femelle revient par le sud, survole la falaise en exécutant une impressionnante série de festons. Le mâle décolle et la rejoint en vol. Ensemble, après quelques instants de vol en concert, ils fondent vers un groupe de pins ne redressant leur trajectoire qu'au dernier moment et se posent à côté du jeune. Celui ci n'est sorti de l'aire que depuis 2 jours

18 h 38 le jeune s'élance pour effectuer l'un de ses premiers vols. Quelques mètres plus loin il attérit en catastrophe dans un grand chêne. Ne parvenant pas à garder l'équilibre, il bascule dans le vide mais à le reflexe de garder les serres de sa patte gauche serrées. Il reste quelques instants suspendu par une patte, semble surpris puis lache tout et plonge dans le feuillage tête première pour disparaître.

18 h 45 le mâle décolle de son arbre et vient se percher dans le chêne dominant le jeune.

19 h10 le feuillage remue et le jeune décolle de dessous le mâle. Un vol court et gauche le conduit sur un rocher en contre bas de l'aire. Il y fait quelques pas puis se tapit. Il ne bougera plus de là jusqu'à la nuit tombée.

Ci-dessous : Jeune de l'année et Adulte. A. MARMASSE