Forêt et crêtes de la Sainte-Baume
par Jean-Claude Tempier
 
 
 
 
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Accès : C'est par la route de l'Espigoulier, au départ de Gémenos, que vous profiterez du plus beau paysage pour monter à la Sainte-Baume. Partir tôt, prévoir une journée complète pour profiter de la forêt sacrée et découvrir les crêtes.
Access : From Gémenos, follow the road of l'Espigoulier which is the best one to reach the Sainte Baume. A complete day is necessary to discover the "Forêt Sacrée" (sacred forest) and the "crêtes" (crests).
To visit the Forêt Sacrée. The beginning of the footpath is at the Hôtellerie, 3 km east of Plan d'Aups. From the left of the building, accross the fields, the path reaches the forest. Entering in the forest, turn right and after 150 meters turn left. When you arrive at the "Oratoire" (Oratory), follow towards east to reach the crests. All these birds and plants could be met in spring.
Back to the carpark, it's possible to visit the Ecomusée de la Sainte Baume
La « Forêt sacrée » est l'objectif traditionnel de balade dans ce massif. On y accède depuis l'Hôtellerie, à 3 km à l'est du Plan d'Aups.
Au parking, dès le mois d'avril, le Rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) chante, comme la Mésange noire (Parus ater) , la Bergeronnette grise (Motacilla alba), les serins (Serinus serinus) et les verdiers (Carduelis chloris). Sur le chemin qui part à gauche des bâtiments à travers champs vers la forêt, on entend déjà le concert des Pinsons (Fringilla coelebs), Mésanges charbonnières (Parus major) et bleues (Parus caeruleus), Sittelles (Sitta europea), Troglodytes (Troglodytes troglodytes) et Grimpereaux des jardins (Certhia brachydactyla). Adossée à la falaise, la célèbre hêtraie, située seulement à 20 km de la mer, fait la réputation botanique des lieux. Mais les Chênes pubescents (Quercus pubesscens) sont aussi remarquables par leur taille, de même que les Erables à feuilles d'obier (Acer opalus), les Tilleuls (Tilia silvestris), les Ifs (Taxus baccata) et les Houx (Ilex aquifolium). Cette forêt est l'image des forêts originelles de Provence. En entrant dans la forêt, tourner à droite, après 150 mètres, monter par le chemin de gauche. Vous passerez sous des ifs, certains ont plus de 600 ans, tendez l'oreille, le chant ténu des Roitelets triple-bandeau (Regulus ignicapillus) n'est pas perçu par tous, tant il est aigu. Soudain, résonne un tambour très sonore: le Pic noir (Dryocopus martius) marque son territoire. Il crie aussi fréquemment, comme le Pic vert (Picus viridis). Les Pics épeiche (Dendrocopos major) et épeichette (D. minor) sont plus discrets. Prenez le temps de déguster le chant des quelques Grives musiciennes (Turdus philomelos) qui nichent ici. En juillet, le Lis martagon (Lilium martagon) voisine avec la Belladone (Atropa belladonna). La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina), capricorne bleu et noir, partage les troncs morts avec son cousin le Morimus asper. Le soir, le Murin de Bechstein (Myotis bechsteini), le loir (Glis glis), le blaireau (Meles meles), la fouine (Martes foina), l'orvet (Anguis fragilis) et la Chouette hulotte (Strix aluco) reprennent possession des lieux.
Arrivé à l'oratoire, continuez vers l'est, vous approchez des crêtes. Sur le chemin la corydale (Corydalis solida), plante à fleurs mauves, nourrit les chenilles du célèbre Semi-apollon (Parnassius mnemosyne), papillon devenu très rare ici.
Les crêtes. Façonnées par le vent, les rigueurs de l'hiver, les incendies et la dent du mouton, les pelouses rases sur la roche karstique s'étalent sur 12 km. Plusieurs sommets dépassent 1.100 mètres. Vous pouvez cheminer vers l'est ou vers l'ouest, mais en mai et en août / septembre, si vous cherchez le Pluvier guignard (Eudromias morinellus) en halte migratoire, c'est vers l'est qu'il faut aller. Le chant de l'Alouette lulu (Lullula arborea) rivalise avec celui du Pipit rousseline (Anthus campestris). Les Fauvettes mélanocéphales (Sylvia melanocephala) et orphées (S. hortensis) , les Tariers pâtres (Saxicola torquata), Bruants fous (Emberiza cia) et ortolans (E. hortulana) côtoient les rares Monticoles de roche (Monticola saxatilis) et Traquets motteux (Oenanthe oenanthe). Le Grand Corbeau (Corvus corax) négocie ses loopings en compagnie du Crécerelle (Falco tinnunculus). A la belle saison, vous avez de bonnes chances de voir le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) et une escadrille de Martinets à ventre blanc (Apus melba). Restez sur les sentiers pour ne pas piétiner les coussinets piquants des Genêts de Lobel (Genista lobelii) et les plantes prostrées entre les rochers, certaines sont très rares, comme la Serratule naine (Jurinea humilis). Le Criquet provençal (Arcyptera microptera kheili), endémique des sommités des massifs de notre région et l'Ephippigère provençale (Ephippiger provincialis) s'affairent sur les pelouses.
De retour au parking, vous pourrez visiter l'Ecomusée de la Sainte-Baume.
 

Pipit rousseline Anthus campestris ..... © J-C. Tempier

Rosalie des Alpes Rosalia alpina ...... . © J-C. Tempier Pluvier guignard Eudromias morinellus © J-C. Tempier
Pic noir Dryocopus martius .... © J-C. Tempier. Monticole de roche Monticola saxatilis © J-C. Tempier. Morimus asper © J-C. Tempier. Criquet provençal Arcyptera microptera kheili © J-C. Tempier.